« Des larmes roulaient sur ses joues creuses.
Antoine s’assit sur l’unique chaise de la chambre. Rien d’autre ne comptait pour lui en cet instant
que la détresse d’Hector. Pourtant, aucune parole réconfortante ne lui venait à l’esprit.
Après plusieurs minutes de silence, son regard croisa celui de son malade, qui frappa le bord du
lit du plat de sa main.
— Bout de crisse, docteur, j’vais-tu rester de même longtemps ? »
Le docteur Antoine Peltier est de plus en plus apprécié des villageois ainsi qu’à l’hôtel La Saline,
qui accueille toujours de nombreux touristes américains.
Benjamin, l’ami d’enfance d’Antoine, qui a quitté son village natal, tente de vivre son homosexualité
à Montréal. Mais plusieurs embûches se présentent et rien ne se fait aisément.
Les villages en Mauricie connaissent un taux de natalité record. La loi adoptée en 1890 par
Honoré Mercier porte ses fruits : « Tout père ou mère de famille québécoise qui a douze enfants
vivants, nés en légitime mariage, a droit à cent acres de terres publiques. »
Antoine fréquente Mathilde, mais les images de son amante Judy le hantent. Il ne peut l’oublier
ni lui pardonner de lui avoir menti sur son statut marital. À Boston, le vieil et acariâtre époux de
celle-ci décède des suites d’une virulente pneumonie. Maintenant veuve, Judy tente le tout pour
le tout et retourne à La Saline dans le but de se réconcilier avec le jeune médecin. Réussira-t-elle,
alors qu’Antoine vient tout juste de demander la main de Mathilde ?