DALLAIRE, Roméo: J'ai serré la main du diable
Quand le général Roméo Dallaire a été appelé à assurer le commandement
de la Force internationale de maintien de la paix des Nations unies au Rwanda,
il croyait être dépêché en Afrique pour aider deux belligérants à trouver un
terrain d’entente. Une fois au Rwanda, il découvrit une tout autre réalité. Pris
entre une guerre civile sanglante et un génocide impitoyable, le général et ses
hommes – une petite troupe – furent bientôt abandonnés, sans aucune
ressource, par leurs patries respectives. Pour lutter contre la vague de tueries qui ravageaient ce pays, ils ne purent compter que sur leur propre générosité
et sur leur courage personnel.
En moins de cent jours, la guerre au Rwanda allait faire plus de 800 000 morts
et au-delà de 3 millions de blessés et de réfugiés. C’est avec le poids de cette
tragédie que le général Dallaire est rentré chez lui, au Canada, en septembre 1994, brisé et désillusionné.
Il lui faudra sept ans avant de pouvoir commencer à écrire sur ce sujet. Dans
J’ai serré la main du diable, il raconte l’enfer qu’il a vécu au Rwanda et il
n’hésite pas à reconstituer les terribles événements auxquels la communauté
internationale a tourné le dos. Son témoignage est un compte rendu sans
concession de la faillite de l’humanité à mettre un terme à un génocide pourtant
maintes fois dénoncé.