
DUROCHER, Johanne: On m'a volé ma famille
En octobre 2001, la jeune Nathalie Morin fait la rencontre de Saeed, originaire de l’Arabie saoudite. Elle a 17 ans et lui, 26. Rapidement, elle devient enceinte de celui qu’elle croit être étudiant étranger à l’Université Concordia. Quelques mois
après la naissance de Samir, Saeed est renvoyé dans son pays sans possibilité de revenir au Canada. Nathalie effectue plusieurs allers-retours entre le Québec et l’Arabie saoudite avant de finalement s’installer là-bas, convaincue qu’elle pourra toujours revenir chez elle.
Cependant, quelques semaines après son déménagement, l’étau se resserre et le rêve se dissipe : Saeed est un mari violent et contrôlant. Il refuse que Nathalie et son fils voyagent hors du pays, ce qui, en vertu des lois locales, a pour effet de les empêcher de retourner au Canada. Lorsque Johanne Durocher rend visite à sa fille en 2005, Saeed surveille leurs moindres faits et gestes. Tout ce que font Nathalie et Johanne pendant ce séjour est contrôlé. Johanne Durocher comprend alors que la situation de sa fille est bien pire qu’elle ne le croyait.
Au retour, les communications avec Nathalie deviennent laborieuses, voire inexistantes. Johanne Durocher entame alors un long combat afin de permettre à sa fille de rentrer au
Canada. La situation est complexe à plusieurs égards et les procédures s’éternisent. Entre-temps, Nathalie donne naissance à trois autres enfants : Abdullah, Sarah et Fowaz. Johanne Durocher ne se doutait pas que, 15 ans plus tard, la bataille serait loin d’être gagnée et qu’il lui faudrait redoubler d’ardeur. Voici son histoire.