GUILBERT, Victor: Terra nullius
« Le problème dans cette affaire, ce n’est pas le nombre de pièces dans le puzzle, c’est le nombre de puzzles. »
Depuis Douve, ça ne va pas fort du côté d’Hugo Boloren. Il erre dans le commissariat, limite neurasthénique, au grand dam de Lulu la nouvelle stagiaire. Bref, il est temps de changer d’air.
Ça tombe bien : le commissaire Grosset a obtenu pour la mère d’Hugo un rendez-vous dans la clinique lilloise d’un grand spécialiste de la maladie d’Alzheimer. Et tiens, coïncidence : la veille du départ, Boloren entend à la radio qu’un enfant d’une dizaine d’années, Jimcaale, vient de se faire agresser dans la plus grande décharge publique de France, coincée à la frontière franco-belge et jouxtant un étonnant bidonville.
L’instinct d’Hugo lui murmure d’aller jeter un œil et Grosset, quoiqu’à contrecœur, le met en contact avec le duo d’inspecteurs lillois : Desreumaux, qui porte des costumes trop grands pour se donner l’air moins jeune, et Lasselin, surnommé « le Messie » parce que, lorsqu’il interroge les suspects, « il fait parler les muets et redonne la vue aux aveugles. »
Et les suspects, ce n’est pas ce qui manque dans cette « terra nullius » (un territoire sans maître) dont la Belgique et la France se renvoient la responsabilité. Bref, « le problème dans cette affaire, ce n’est pas le nombre de pièces dans le puzzle, c’est le nombre de puzzles ».