ISBN : 9782764803004
AUBRY, Suzanne: Le Fort intérieur
Prix régulier
$11.50
« Je te revois encore, le jour où l’on a déménagé à Montréal, debout
devant la maison, la neige tombait doucement sur ta tête et tes épaules,
tu nous saluais de la main, ta silhouette noire déjà si lointaine, comme
si tu avais été enfermé dans une boule de verre. J’ai compris que c’est
moi qui t’avais enfermé dans un espace qui ressemblait à une scène de
théâtre, cercle de lumière blanche où je pouvais déposer les malheurs, les
peines, les souvenirs tristes et heureux, les éloigner de moi comme s’ils
ne m’appartenaient plus, les mettre à distance pour pouvoir pleurer des
larmes qui n’étaient déjà plus les miennes. »
Deux jumelles chantent en choeur la nuit et disent la même chose en
même temps ; Fanfan, le petit frère, pose toujours des questions candides et embarrassantes ; Dominique, le frère aîné, beatnik au coeur fêlé, préside aux jeux des enfants ; le frère cadet, Luc, démonte et remonte un grillepain ou une machine à écrire en un tournemain ; Mimi, la grande soeur aux cheveux coiffés en forme de tulipe à l’envers, conduit une MG, écoute Pat Boone et joue aux échecs ; Jean-Claude part faire son service militaire pour échapper aux orages familiaux ; le père, libraire cultivé et volage, carbure au gin et à la jalousie ; la mère, traductrice et romancière en herbe, change les meubles de place quand il y a trop de disputes : tels sont les membres émérites de la famille Gauthier qui habitent le fort intérieur.
Témoin lucide et compatissant de la chronique familiale, l’une des
jumelles décide de l’écrire pour le bénéfice de son frère Dominique, parti
dans le Grand Nord depuis un an. Son récit, qui commence en 1960 et se
termine en 1971, relate les événements qui ont chamboulé leur existence : la séparation des parents, le déménagement à Montréal, l’arrivée inopinée de M. Midi, le nouvel amant de leur mère, la découverte du théâtre et les premiers émois amoureux. Ce n’est qu’à la toute fin que l’on comprend la portée d’une tragédie qui a marqué leur vie à jamais.
devant la maison, la neige tombait doucement sur ta tête et tes épaules,
tu nous saluais de la main, ta silhouette noire déjà si lointaine, comme
si tu avais été enfermé dans une boule de verre. J’ai compris que c’est
moi qui t’avais enfermé dans un espace qui ressemblait à une scène de
théâtre, cercle de lumière blanche où je pouvais déposer les malheurs, les
peines, les souvenirs tristes et heureux, les éloigner de moi comme s’ils
ne m’appartenaient plus, les mettre à distance pour pouvoir pleurer des
larmes qui n’étaient déjà plus les miennes. »
Deux jumelles chantent en choeur la nuit et disent la même chose en
même temps ; Fanfan, le petit frère, pose toujours des questions candides et embarrassantes ; Dominique, le frère aîné, beatnik au coeur fêlé, préside aux jeux des enfants ; le frère cadet, Luc, démonte et remonte un grillepain ou une machine à écrire en un tournemain ; Mimi, la grande soeur aux cheveux coiffés en forme de tulipe à l’envers, conduit une MG, écoute Pat Boone et joue aux échecs ; Jean-Claude part faire son service militaire pour échapper aux orages familiaux ; le père, libraire cultivé et volage, carbure au gin et à la jalousie ; la mère, traductrice et romancière en herbe, change les meubles de place quand il y a trop de disputes : tels sont les membres émérites de la famille Gauthier qui habitent le fort intérieur.
Témoin lucide et compatissant de la chronique familiale, l’une des
jumelles décide de l’écrire pour le bénéfice de son frère Dominique, parti
dans le Grand Nord depuis un an. Son récit, qui commence en 1960 et se
termine en 1971, relate les événements qui ont chamboulé leur existence : la séparation des parents, le déménagement à Montréal, l’arrivée inopinée de M. Midi, le nouvel amant de leur mère, la découverte du théâtre et les premiers émois amoureux. Ce n’est qu’à la toute fin que l’on comprend la portée d’une tragédie qui a marqué leur vie à jamais.