
DROUIN, Pierre-Yves: L'hôtel du suicide
A 27 ans, Guillaume Gagnon habite toujours chez sa mère, n'a pas d'emploi, et a du mal à honorer ses obligations parentales. Dans un monde idéal, Guillaume n'aurait jamais envisagé ce poste de préposé dans un hôtel où l'on se donne la mort. Mais ceci n'est pas un monde idéal. Certes, Guillaume a quelques réserves face à l'endroit en question: il avait lui-même tenté de s'y rendre pour y finir ses jours, juste avant que son ancienne copine Karine lui apprenne qu'elle était enceinte et qu'il allait devenir père. Cette nouvelle avait changé ses plans. Guillaume a des principes aussi, bien sûr, qui ne sont pas faciles à harmoniser avec son nouvel emploi, mais comme ce travail est payant, même s'il nuit un peu à sa passion pour la… nage synchronisée, le jeune homme se dit que le salaire lui permettra bien de surmonter les désagréments comme mentir à sa mère, mentir à son ex, tuer les clients, ce genre de choses. Lorsqu'une jeune femme dans la vingtaine avec un léger retard intellectuel se présente à l'hôtel, au moment même où il apprend que sa propre fille pourrait être atteinte d'un trouble du spectre de l'autisme, Guillaume n'a toutefois plus le droit de fermer les yeux: il devra choisir entre son emploi et sa conscience.
Sauf que, client ou employé, on ne sort pas facilement de l'Hôtel du suicide…