GOUGEON, Richard: L'épicerie Sansoucy (3 volumes)
Le p'tit bonheur (Tome 1 - 2014)
Au milieu des années 1930, dans le quartier ouvrier de Maisonneuve, la pauvreté règne, le chômage est le pain quotidien des miséreux. La famille nombreuse de Théodore Sansoucy s'entasse dans un logement au-dessus de son épicerie-boucherie avec les sœurs de sa femme Émilienne, toutes trois nouvellement installées chez elle. Irène, l'aînée des enfants Sansoucy, est la vieille fille sage de la maisonnée. Elle essaie de tempérer tout le monde quand les situations s'enveniment, ce qui arrive souvent puisque affaires et famille font rarement bon ménage. Forte tête, Léandre travaille au magasin, et la tension monte entre son père et lui. Marcel, étudiant peu talentueux, livre les commandes et tient le rôle de souffre-douleur du commerçant qui se montre parfois plus patron que père. L'intellectuel Édouard, quant à lui, rêve de se marier avec la fille du notaire Crochetière, chez qui il fait son apprentissage de clerc. Il ne s'intéresse nullement aux siens et encore moins à l'épicerie. Simone, la « petite perle » du clan, amoureuse d'un Irlandais au grand dam du paternel, ainsi que l'impénétrable Placide, membre de la congrégation de Sainte-Croix qui aspire à marcher sur les pas du frère André, complètent le portrait de cette famille consacrant ses énergies à satisfaire la clientèle en ces temps difficiles. La vie de quartier s'anime autour de la petite épicerie. Derrière le comptoir, Sansoucy reçoit des confidences, les dames venant colporter les ragots parfois cocasses du voisinage. Cependant, les commentaires sont bien moins drôles à entendre lorsqu'ils concernent sa vie familiale. Surtout s'il s'agit des frasques de ses enfants…
Les châteaux de cartes (Tome 2 - 2015)
1936. Sans emploi, Léandre Sansoucy accepte à contrecoeur la proposition de son père de retourner travailler à l'épicerie familiale. En attendant la guérison de son frère Marcel, qui a été victime d'un accident, il achemine les commandes avec le triporteur, mais l'idée d'un camion de livraison le tente drôlement. Entre-temps, il consent au mariage tant souhaité par ses beaux-parents, à une seule condition... Marcel, lui, est amoureux d'une ouvrière de la biscuiterie Viau, mais se heurte à une forte résistance des parents. Sa soeur Simone, dont l'accouchement est imminent, s'attire les foudres de paroissiennes qui ont le scandale facile. Irène, l'aînée de l'épicier, mène toujours sa vie de vieille fille rangée, tandis qu'Édouard ne semble pas très heureux en mariage et que Placide est affligé d'une peine d'amour. Épuisée par le travail, Émilienne, la bonne mère de famille, sent le besoin de changer d'air. Sansoucy, croyant lui faire plaisir, considère une offre d'achat très alléchante pour son épicerie. Le patriarche n'a pas consulté le clan avant d'entamer les démarches, mais tout le monde finit par s'en mêler, même les trois «matantes» de la maison. Le différend pourra-t-il se résoudre sans conduire à l'irréparable? L'épicier conservera-t-il finalement son magasin qui rallie la famille en plus d'attirer une clientèle fidèle, avec laquelle on ne peut s'ennuyer?
La maison des soupirs (Tome 3 - 2015)
Les ambitieux projets que l'entêté patriarche Théodore Sansoucy caressait ne se sont pas concrétisés comme il l'entendait. Rien n'y fait, il y a toujours autant d'effervescence sous son toit. Placide habite la demeure familiale malgré les réticences de son père. Irène, sans emploi, devient postulante chez les soeurs de La Providence. Héloïse étouffe dans la maisonnée et Colombine est enceinte malgré son désir de ne jamais avoir d'enfant. Léandre trempe dans les loteries illégales pour se faire de l'argent rapidement au grand dam de Paulette, la migraineuse en voie d'adopter un enfant. Marcel fréquente avec bonheur le logement d'Amandine pendant que son héritage fructifie. Enfin, Simone désespère de rester à domicile avec son fils de quatre mois. Le commerce est un point de convergence incontournable dans le quartier pour les clients qui se gavent de nourriture et de cancans entendus à la pharmacie Désilets, à la buanderie Lee Sing, à la boulangerie, chez le barbier et à la taverne Archambault. Dans cette cacophonie de ouï-dire, chaque membre du clan Sansoucy se débat tant bien que mal avec son existence et n'a pas toujours le bon terme pour exprimer ce qu'il ressent. Les silences sont parfois plus éloquents que les mots...