
TÉTREAULT, Christian: Anne Gauvin, parler dérange mais se taire est pire
«La vie ne nous doit rien. Peu importe d'où tu viens, ce que tu as fait et ce qu'on t'a fait: ce qu'il y a devant toi t'appartient.»
Rien ne laissait présager le chemin tortueux et violent qu'allait prendre la vie d'Anne Gauvin. Agressée sexuellement par son grand-père pendant sa petite enfance, elle cache cette affreuse réalité à son entourage pendant des années. En proie à un profond marasme intérieur, elle se réfugie dans l'alcool et la cocaïne pour éloigner les démons qui la détruisent. Le 6 mars 1995, au bout du rouleau, sans le sou ni l'ombre d'un espoir au début de la trentaine, elle se résout au suicide. Heureusement, un regard aimant la détourne à la dernière minute de son dessein funeste. Dès lors, Anne prend la vie à la gorge et se met à marcher à rebours. Son but: se sortir de son propre enfer, mais aussi aider les autres, femmes et hommes pris dans la même spirale destructrice, à faire de même. Pendant plus de onze ans, Anne a dirigé les maisons de thérapie Péladeau, où des centaines de destins ont été convertis, dorénavant alignés sur la sérénité et la joie de vivre.